” Je devais les aider à retrouver leur dignité”
Stella Munyi, déléguée de la Croix-Rouge canadienne spécialisée en prévention et en lutte contre la violence sexuelle et basée sur le genre, protège les personnes vulnérables depuis qu’elle s’est jointe à la Croix-Rouge en 2006 à titre de bénévole. Comme ses collègues du Mouvement, elle travaille d’arrache-pied pour soutenir les femmes du Soudan du Sud et les protéger contre la violence.
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Grâce au soutien important de la Croix-Rouge canadienne, des partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (le Mouvement) et des employés et bénévoles des Sociétés nationales, Stella Munyi met son expertise en prévention de la violence au profit des Sociétés nationales dans le cadre du projet Healthy Bodies Healthy Minds, qui vise à faciliter l’accès aux services de soutien pour les femmes touchées par la violence sexuelle et basée sur le genre et à lutter contre la stigmatisation, la honte et les traumatismes.

Pendant les épisodes de violence qui ont suivi les élections au Kenya en 2007 et 2008, j’ai vu une rage inouïe s’abattre sur les filles et les femmes, des bébés de quelques mois aux grands-mères centenaires, se rappelle Stella. D’abord impuissante face aux histoires traumatisantes d’enfants ayant assisté au meurtre de leurs parents que nous racontaient les bénéficiaires, j’ai rapidement ressenti l’urgence d’agir en voyant le nombre grandissant de femmes agressées physiquement et sexuellement. Des collègues de la Croix-Rouge du Kenya et moi avons commencé à offrir du soutien psychosocial à ces femmes et à les accompagner à l’hôpital lorsqu’elles avaient besoin de soins médicaux. En plus de les aider à faire les premiers pas sur le long chemin du rétablissement, cela nous a permis de rencontrer d’autres femmes qui n’avaient pas encore osé demander de soutien, car elles avaient honte de ce qui leur était arrivé.

En 2011, de nombreuses autres personnes se sont installées dans le camp de réfugiés de Dadaab, ce qui m’a donné l’occasion de travailler en étroite collaboration avec des Somaliennes et des Sud-Soudanaises fuyant la guerre. Je me souviens parfaitement de femmes qui, arrivées au camp après plusieurs jours de marche, ont découvert que l’enfant qu’elles avaient porté sur leur dos tout ce temps avait rendu l’âme en chemin. Les femmes agressées sexuellement sur la route menant au camp de réfugiés étaient si traumatisées par leur expérience qu’elles recouvraient leurs filles de plusieurs couches de linge, espérant repousser les auteurs potentiels de ces actes odieux.

Tous ces incidents — et bien d’autres — ont marqué mon travail au sein des communautés vulnérables du Kenya et du Soudan du Sud. J’en ai eu le cœur brisé, mais c’est ce qui me motive à travailler avec les filles et les femmes afin de prévenir la violence sexuelle et basée sur le genre et y remédier. Je devais les aider à retrouver leur dignité. 

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, une femme sur trois sera exposée à des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Si personne ne s’attaque à ce problème de santé publique majeur, ces femmes continueront de subir des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques.

”Je rêve d’une société juste qui respecte les femmes, les protège et leur donne les chances qu’elles méritent plutôt que de leur accorder par simple souci d’équité”

– Stella Munyi, Canada

Pour favoriser l’égalité des genres et éliminer les obstacles à l’inclusion, il est important que des femmes occupent des postes de direction au sein du Mouvement. Elles pourront ainsi changer les normes et les attentes de la Société par rapport aux capacités requises pour diriger, en plus de soulever des enjeux qui ont été négligés depuis trop longtemps, comme les inégalités entre les genres et la violence sexuelle et basée sur le genre.

Stella Munyi

Canada, 2006

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Une étude montre que les emplois occupés par des femmes sont 1,8 fois plus vulnérables pendant la pandémie de coronavirus que les postes occupés par des hommes : en mai 2020, les femmes représentaient 39 % de la population active globale, mais 54 % de tous les emplois perdus étaient détenus par des femmes.

– McKinsey 2020

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