« Lorsqu’on sait qu’on a le pouvoir de changer les choses, il faut aller de l’avant et surmonter les obstacles »
Lorena Mosquera est infirmière dans le département du Chocó, en Colombie. Elle travaille dans des structures médicales de zones isolées où opèrent des groupes armés. Elle les sensibilise à l’importance qu’il y a de protéger les services de soins et de respecter le droit international humanitaire en général.
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Lorena Mosquera a grandi à Bogota, mais elle a des liens avec le Chocó à travers ses parents qui y sont nés. Depuis son plus jeune âge, elle s’est rendu compte que les habitants de la région avaient d’importants besoins, et elle a vite su qu’elle consacrerait sa vie à les aider.

« Il existe une grande diversité dans notre région – tant en termes de groupes ethniques que d’habitats et de climats – qui fait qu’il est parfois difficile d’atteindre certaines zones où les gens ont besoin de notre aide. Être employé du CICR est vraiment déterminant si l’on veut pouvoir accéder à ces régions isolées. Il suffit en effet d’arborer le logo du CICR et un grand sourire pour qu’on nous reçoive les bras ouverts. Pour les habitants du Chocó, nous incarnons l’espoir. »

« Il est important de connaître les langues pour gagner la confiance des chefs traditionnels locaux »

– Lorena Mosquera, ICRC

Pour pouvoir communiquer avec ces communautés, faire passer des messages et expliquer en quoi consiste son travail, Lorena a appris quelques rudiments des langues indigènes parlées par les Embera et les Wounaan. Faute de quoi, la collaboratrice du CICR qu’elle est aurait beaucoup de mal à entièrement comprendre les problèmes que rencontrent les gens qui vivent là. « Il est important de connaître les langues qu’ils parlent pour comprendre leurs problèmes, leurs besoins et, surtout, pour gagner la confiance des chefs traditionnels locaux. »

« Ce qui m’a le plus marquée, c’est de me rendre compte que, grâce à notre travail, nous pouvons changer le cours de la vie de ces gens. Dans cette région, nous avons porté assistance à des familles de personnes disparues, à des victimes de violences sexuelles, à des mineurs qui avaient été enlevés dans le cadre du conflit et leurs parents, ou encore à des personnes qui avaient subi des blessures de guerre. Nombre d’entre elles ont dû se réinventer et trouver les moyens de s’adapter à une nouvelle donne. Je pense en particulier aux personnes qui se sont retrouvées handicapées ou qui ont été confrontées à des problèmes de santé mentale. Nous les aidons à sentir qu’elles ont à nouveau leur place dans la société, et les encourageons à se soumettre à un traitement. Je suis intimement convaincue que le CICR redonne de l’espoir à tous ces gens qui luttent pour surmonter les situations très complexes dans lesquelles ils se trouvent. »

« J’ai trouvé en moi la force qui me permet de gérer mes émotions tout en gardant les pieds sur terre »

– Lorena Mosquera, ICRC

« Pour moi, ce qu’il y a de plus difficile dans ce travail c’est de prendre en charge de très jeunes enfants ayant subi des sévices sexuels ; surtout que je suis moi-même mère d’une petite fille. Je pense qu’en tant que femme, je suis plus sensible à cette question, et cela a son importance lorsqu’il s’agit d’entrer en relation avec les personnes qui ont été exposées à ce genre de violence. J’ai trouvé en moi la force qui me permet de gérer mes émotions tout en gardant les pieds sur terre, mais sans pour autant perdre l’empathie dont on a besoin pour s’occuper de victimes de la violence armée. »

« Une des choses dont je suis le plus fière est de voir comment des personnes ayant subi des violences sexuelles ont pu prendre un nouveau départ dans la vie grâce au soutien médical et psychosocial que nous leur avons procuré. À cause des expériences traumatisantes qu’elles avaient vécues, certaines étaient au bord du suicide ; d’autres n’attendaient plus rien de l’existence. Ça fait plaisir de constater que, grâce à l’aide que nous leur avons apportée, elles ont retrouvé le moyen de se réinsérer dans la vie active et, pour certaines, de venir en aide à d’autres femmes vivant des situations similaires. »

« Si j’avais un conseil à donner aux autres femmes sur le terrain, ça serait de dire aux gens de mettre tout leur cœur dans ce qu’ils font sans jamais s’imposer de limites. Je me dis toujours que lorsqu’on sait qu’on a le pouvoir de changer les choses, il faut aller de l’avant et surmonter les obstacles. Quand, au sein d’une équipe, vous mettez toute votre énergie pour atteindre un but commun, vous pouvez y arriver. Vous pouvez redonner aux gens la dignité qu’ils avaient perdue et les moyens de reconstruire leur vie. »

Lorena Mosquera

ICRC, 2010

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– McKinsey 2020

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