Dans la foulée de l’attaque du centre commercial Westgate, le rôle de première répondante d’Esther Muiruri a consisté à appuyer l’opération de don de sang déployée au parc Uhuru. Il s’agissait de sa première expérience d’intervention à la suite d’une tragédie. Dans ce contexte, la Croix-Rouge du Kenya a aménagé un poste de commandement œuvrant jour et nuit et lancé une opération de collecte du sang et de services de soutien psychosocial d’une semaine à l’échelle du comté.
Mais ceci n’est pas le récit d’une intervention de la Croix-Rouge du Kenya. C’est l’histoire d’une femme qui a offert bénévolement son temps et son énergie sans compter pour contribuer aux activités d’une Société qui s’efforçait de soulager les souffrances humaines. Au fil de ses sept années d’expérience dans le domaine de la préparation aux catastrophes et des interventions connexes, Esther a travaillé avec des communautés au Kenya pour les aider à se préparer et à intervenir en cas de catastrophes climatiques comme des inondations, des incendies et des sécheresses. Comme agente de réduction des risques liés aux catastrophes, elle possède également une expertise en matière de renforcement des capacités de préparation et d’adaptation des collectivités dont les membres habitent des abris de fortune.
– Esther Muiruri, Kenya”J’ai choisi d’agir”
”Dans bien des cas, quand des événements se produisent autour de nous, comme êtres humains, deux choix s’offrent à nous : être compatissants et agir ou être compatissants et s’éloigner. J’ai choisi d’agir. Pour moi, le choix de me joindre comme bénévole à la Croix-Rouge du Kenya tenait de l’évidence. La Croix-Rouge m’a donné l’occasion d’offrir mon temps dans diverses fonctions, par exemple, en mobilisant des gens pour des activités communautaires et en offrant ma disponibilité, selon les besoins, lors d’interventions d’urgence.”
Lorsque Esther était enfant, des périodes de sécheresse ont durement touché différentes régions du Kenya. Esther comprend viscéralement qu’il y a des jours où l’on mange un seul repas et d’autres jours où il n’y a rien à manger. ”Je n’ai peut-être pas subi pleinement les effets des sécheresses, mais j’ai observé toutes les difficultés que mes parents ont traversées.”
Chaque membre de la famille d’Esther devait jouer un rôle pour assurer sa subsistance. Mais Esther est tombée amoureuse des livres, et même les difficultés financières de sa famille n’ont pu la détourner de ses lectures. Son objectif? Incarner un jour le changement dont elle voulait être témoin.
– Esther Muiruri, Kenya”Lorsqu’on se sent apte à agir, on peut changer le monde”
”Les progrès que j’ai faits, je les dois aux bases que la Croix-Rouge du Kenya a établies. Dans mon rôle de bénévole auprès du personnel, je participe continuellement au partage des connaissances et à la conception et à la réalisation d’activités sur les changements climatiques. »
Dans le cadre de sa participation aux projets de résilience et de réduction des risques en milieu urbain mis en œuvre par la Croix-Rouge du Kenya, Esther a planté des arbres, participé aux activités communautaires de nettoyage des rues et offert de la formation aux collectivités sur la construction d’abris sûrs et le renforcement de la résilience communautaire.
”La Croix-Rouge du Kenya a créé un milieu dans lequel je me sens égale aux autres et apte à agir. Quand on se sent apte à agir, on peut exercer son influence pour créer quelque chose de positif à petite et grande échelle.”
Il n’est pas souvent question de la contribution des femmes dans les interventions d’urgence. On parle toujours du fait que les femmes sont les plus touchées par les catastrophes. Selon Esther, précisément à cause de cela, il faudrait que les femmes soient davantage reconnues dans leurs rôles de premières répondantes. ”Elles connaissent déjà l’ampleur des effets d’une catastrophe dans leurs familles. En recevant de la formation sur les interventions d’urgence, elles seront mieux outillées pour agir si une catastrophe frappe.”
”J’aimerais habiter dans un monde où les femmes et les hommes sont traités équitablement. Un monde dans lequel les femmes n’ont pas besoin de travailler deux fois plus fort. Et un monde dans lequel les postes de direction sont attribués à des femmes et à des hommes à la suite de concours professionnels.”
Toutes régions confondues, les femmes représentent entre 45 et 57 % de la force bénévole de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge